Interdiction de l’oreillette et de l’alcool au volant pour les conducteurs novices

Mis à jour le 10/07/2015

Dans le cadre de la mise en œuvre du plan d’action pour la sécurité routière annoncé en janvier dernier par Bernard Cazeneuve, ministre de l’Intérieur, deux nouvelles mesures sont entrées en vigueur le 1er juillet 2015.

La première mesure porte sur l’interdiction faite aux conducteurs (voiture, poids lourds, moto, scooter, cyclomoteur, vélo) de porter à l’oreille tout dispositif susceptible d’émettre du son (oreillette, casque...).

La seconde mesure concerne une tolérance zéro vis-à-vis de l’alcool pour les conducteurs novices : la limite d’alcool autorisée en conduisant passera de 0,5 g/l à 0,2 g/l d’alcool dans le sang pour tous les titulaires d’un permis probatoire ou les conducteurs en apprentissage.

Le gouvernement entend ainsi lutter contre deux situations accidentogènes : l’isolement des conducteurs et les distractions au volant ou au guidon ainsi que les ravages de l’alcool au volant chez les conducteurs novices, une population majoritairement jeune.

Interdiction de l’alcool au volant pour les conducteurs novices

À compter du 1er juillet 2015, la limite d’alcool autorisée en conduisant passe de 0,5 g/l à 0,2 g/l d’alcool dans le sang pour tous les titulaires d’un permis probatoire et les conducteurs en apprentissage.

Le permis probatoire est d'une durée de trois ans après la date d'obtention du permis de conduire et deux ans si ce permis a été obtenu dans le cadre de la conduite accompagnée (AAC). Cette mesure concerne tous les nouveaux candidats reçus à l'examen du permis de conduire, y compris ceux qui le repassent après avoir perdu leurs 12 points ou après annulation.

 Tout détenteur d'un permis probatoire qui contreviendra à cette règle sera passible d'une amende de 135 euros et d'un retrait de 6 points.

Ainsi, les usagers en possession d'un permis de conduire depuis moins d'un an (crédité de 6 points), le perdront automatiquement s'ils conduisent avec plus de 0,2 g/l d'alcool. Ils devront donc repasser les épreuves théorique et pratique s'ils souhaitent à nouveau conduire. Pour des raisons d'équité, le choix de « 0,2 g/l » a été privilégié au 0 g/l pour tenir compte de l'ingestion d'aliments ou de médicaments pouvant contenir des traces d'alcool.

Cependant, cette limite peut être dépassée dès le premier verre d'alcool, et le message de cette réforme aux conducteurs novices est clair : 0,2 g/L = 0 verre d'alcool, on ne boit pas d'alcool du tout avant de conduire.

À travers cette mesure forte, le gouvernement s'attaque directement aux ravages de l'alcool au volant chez les conducteurs novices, une population majoritairement jeune. Il espère que les nouvelles générations de conducteurs prendront ainsi de bonnes habitudes à l'égard de la consommation d'alcool avant de conduire

- En adoptant cette mesure, la France rejoint les 21 pays voisins qui imposent déjà des taux d'alcool autorisés inférieurs à 0,5 g/l à leurs conducteurs, novices ou pas.

  Accidentalité routière, conducteurs novices et alcool en France 

- Les conducteurs novices sont impliqués dans ¼ des accidents mortels sur la route.

- La route reste la première cause de mortalité chez les jeunes : en 2014, 1 055 personnes âgées entre 15 et 29 ans ont perdu la vie sur les routes de France et 12 000 ont subi des blessures graves.

 - Dans 28% des accidents de la route, une alcoolémie excessive est en cause.

Interdiction de port à l’oreille de tout dispositif susceptible d’émettre du son

A partir du 1er juillet 2015, il sera interdit à l’ensemble des usagers de la route de porter à l’oreille un dispositif susceptible d’émettre du son.

L’interdiction ne concerne pas seulement la conversation téléphonique mais également la musique et la radio, dès lors qu’elles transitent par un dispositif en contact avec les oreilles.

Cette infraction est passible d’une contravention de 4ème classe (135 € et un retrait de 3 points).

Restent tolérés en conduisant les systèmes montés dans les véhicules ou dans les casques de moto, c’est-à-dire sans que l’on porte dans l’oreille, ni que l’on tienne en main l’appareil.

Les appareils pour les malentendants, ceux utilisés par les véhicules d’urgence ou pour la formation à la conduite sur un deux-roues motorisés restent également autorisés.

Téléphone et accidentalité : les chiffres

La conversation téléphonique isole le conducteur de l’environnement routier : elle diminue de 30% des informations enregistrées par le cerveau, de 50% l’exploration visuelle de la scène routière, allonge les temps de réaction (+100 mètres à 130 km/h) et rend plus aléatoire la maîtrise des dépassements et des trajectoires. (Source : étude Ci2N pour la Fondation Vinci, septembre 2014)

Téléphoner en conduisant multiplie par 3 le risque d’accident, et près d’1 accident corporel sur 10 est lié à l’utilisation du téléphone au volant. (Source : expertise collective ISTTAR-INSERM, 2011)